Bienvenue à Everwilde, le point de rencontres de tous les contes et de toutes les histoires ayant jamais existé… Lieu merveilleux où les personnages de contes et légendes se retrouvent pour poursuivre leur destinée toute tracée, Everwilde s’est dressée il y a bien des années, terre créée par les frères Grimm afin d’y accueillir les personnages et de s’assurer que les histoires ne cessent d’exister. Afin de s’assurer que le monde merveilleux et ses convives puissent exister sans problèmes, un puissant artéfact a germé de ces histoires : le Livre des légendes et contes se devait d’assurer la continuité de ce qui était inscrit en son sein. Il s’assurait ainsi que les évènements clefs des contes ne soient détournés, mais c’était bien avant que certains ne commencent à nier leur destinée.

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FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]Everwilde :: Everwilde Centre :: Everwilde High
NoctilucentAlliance des Récits Évadés
Alliance des Récits Évadés
# FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]Ven 1 Déc - 22:39
J’ai remarqué que c’est un manège qui se répète souvent.
Je le reconnais parce que moi aussi, j’ai ce problème.
Les vêtements qui grattent. Contraignent. Qu’on vous force à mettre pour une question de pudeur.

Et puis y’a le corps; le corps qui n’a pas les bonnes proportions. Des bras et des jambes trop longs. On se tient sur deux pieds, mais c’est bancal à souhait. Avoir froid parce que plus de pelage (enfin, pour toi… moi j’ai mon feu intérieur). Les chaussures qui font mal au pied parce que les humains ont décidé que la mode, c’était des orteils qui avaient la même arche d’un côté du pied à l’autre. Les chaussettes qui te font puer des pieds, qui t’empêchent de sentir la douce caresse des brins d’herbes.

Et puis y'a les potions – qui n’ont pas toujours la même qualité. Toujours le même gout dégoutant (cordialement), mais qui parfois fonctionne plus, ou moins longtemps, que voulu. Les détransformations qui se font parfois étape par étape et qui cause de la douleur ou de l’inconfort. Je connais tout de cela et pourtant je m’y plie; Nessie m’a bien expliquée ce qui m’arriverait si on savait ce que j’étais. Peut-être que ce secret relève plus de son destin que du miens, mais je me méfie naturellement des humains, alors je plie l’échine et je me conforme.

Mais toi- toi tu sais. Petit renard qui m’a croisé dans la forêt. Qui m’a reconnu. Mais il y a un accord tacite qui se fait; entre non-humains, on doit s’aider.

Alors je t’observe, souvent. Pour être certaine que tu ne fais pas de bêtises, d’une part (c’est plus fort que toi, on dirait) et de deux, juste… comme ça. Parce que tu m’intrigues. Parce que je ne me fais pas facilement d’amis, aussi.

Et que toi, tu feras l’affaires.

Alors quand la fin de ce cours sonne, je sais une chose : que tu es à mal, et que tu ne comptes pas te rendre au prochain cours. Pas comme ça. Moi je suis enfant sage, c’est vrai; mais entre un cours et un ami, le choix n’est pas difficile à faire.

Je le sais parce que tu as passé tout le cours à grouiller, à te gratter, à bouger sur ton siège. Moi, j’ai la chance de pouvoir léviter légèrement au-dessus, de limiter le contact de objets sur ma peau. D’être plus calme, aussi. Tu te grattes à en rougir ta peau – je peux le remarquer à ton cou, là où tes ongles ont laissés des sillons profonds, rouges. Rien ne va et je comprends – alors que tu fuis cette classe, je te suis en silence, mes cartables dans un petit sac à dos bien trop lourd pour moi. Tu sors dans la cour extérieure et ce n'est que là que je te fais savoir que je t’ai pris en filature.

« Aubain » et ma voix est douce, enfantine, fillette. Je suis petite; il semble que toutes les humaines commencent à grandir à mon âge, mais pas moi. Peut-être parce que je ne suis pas humaine, au fond. Je viens m’asseoir à tes côtés, là où tu t’es laissé choir (à cela près que je flotte, bien sûr), mon sac à dos sur mes genoux parce que si je le mettais au sol, il écraserait les brins d’herbes, et peut-être un insecte aussi, et je ne leur veux pas de mal. « J’ai quelque chose pour toi » parce que je suis un enfant sage et qu’on m'a dit qu’il fallait aller en classe – alors nous irons ensemble. Et puis; « Enlève tes vêtements. Ils t’ont donné n’importe quoi » c’était une requête qui sonnait plus comme un ordre, juste parce qu’il était évident que tu ne pouvais pas continuer ta journée ainsi. « Les miens te font pas » que j’explique brièvement en retirant de mon sac à dos mon « emprunt » (lire : larcin) que j’ai faite à mon père. Comme dit; parce que les robes que nous avons réussis à trouver qui me font et qui ne me font pas mal ne pourraient pas faire sur ton corps de gamin. Même si à cet âge, les garçons sont généralement plus petits que les filles, bah là, pour le coup, tu as un corps plus grand que le miens.

On m’a dit que c’était comme ça : tout le monde est différent. Une piètre excuse pour une erreur de parcours dans la visualisation de mon être.

Je retire d’abord de mon sac à dos une chemise de soierie d’un beau bleu pâle, avec des boutons. Je ne sais pas si les boutons te gratteront, mais le reste du tissu, lui, est fin et doux comme tout. « Elle sera un peu grande, mais t’auras qu’à les rentrer à l’intérieur » Puis il parait que les filles et les garçons n’ont pas le droit de se regarder en train de se changer – moi je sais que je suis un mâle, mais juste pour respecter le concept, je me tourne un peu pour ne pas regarder (me demandant, au passage, ce qu’il y a donc de si étrange que mes yeux ne méritent pas voir), et je fais sortir autre chose de mon sac.

Un tissu doux, chaud. C’est pas de la fourrure, pas de la vraie, mais ça a du poil. La personne à la boutique avait appelé ça du minky. C’est doux sur la peau – quand on l’a ramené à la maison, je l’avais étendue sur le sol et je me sous roulé (lire : frotté) dedans pendant un bon cinq minutes. Mais contrairement à la chemise de soie totalement empruntée (volée) à Nessie, le bout de tissu que e viens de sortir est de fabrication hasardeuse (la mienne); on peut voir les points de couture faits à la main avec un fil de la mauvaise couleur… « Elle a des poches » dis-je avec fierté; c’était pour transporter tous tes petits larcins et les plus belles feuilles mortes que tu croiseras en ce bel automne. Et puis ça tilte, peut-être : elle? Oui; faire une chemise, c’était trop compliqué pour moi qui n’est pas habituée à ces mains humaines. Faire un pantalon, ça allait pas être mieux. Alors avec des livres de Nessie, j’ai appris comment faire une jupe circulaire; c'est vraiment très facile. Je te la tends avec espoir, presque comme inquiète; comme si entre mon sourire radieux il y avait des bribes de peur. Après tout, j’ai mis beaucoup de temps et d’énergie dans ce cadeau… mais je ne sais pas si tu en veux. Tu aurais le droit; Maman m’a dit que les cadeaux n’étaient pas des absolus, après tout.

« Je ne voulais pas que tu aies froid aux jambes » que j’explique maladroitement, comme pour me justifier. Je repousse une mèche de mes trop longs cheveux, te tendant d’un bras incertain la jupe, toujours tournée dans le sens inverse pour ne pas regarder. « Je peux me tourner? » que je demande aussitôt, impatiente que je suis. J’ai hâte de voir mon œuvre; j’espère que tu l’aimeras, que ça te fera, que ça t’aidera. Ce dont j’ai le plus peur, c’est surtout que tu ne veuilles pas de ma marque d’amitié. Après tout, je me suis imposée dans un moment où tu espérais sûrement être seul. Tu aurais tous les droits de simplement me demander de te laisser tout seul…

Et oui. Je me suis promené avec ça dans mon sac toute cette semaine – dans l’espoir de trouver le bon moment pour t’en faire cadeau. Trop timide pour t’approcher sans réelle raison, trop excitée pour changer d’idée.
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Aubain MalebrancheErrant.e du Destin Incertain
Errant.e du Destin Incertain
# Re: FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]Lun 4 Déc - 22:46
RP Aubain
troublemaker
TW mention de dysmorphophobie
Aubain s’est coupé les ongles à ras et pourtant ils laissent sur sa peau trop blanche des sillons d’un rouge diffus ; raclent le derme et ne trouvent que des squames qui s’agglomèrent en-dessous. La pelisse du goupil ne se cache pas en dessous de la membrane élastique — ce n’est pas faute d’essayer de la retrouver. Il se frotte le nez et le visage de ses petites menottes, et d’aucuns se rappellent un renard en train de faire sa toilette. Aubain ne se sent pas sale. L’odeur du savon lui pique encore le nez. Il a l’impression d’être engoncé dans ses vêtements qui, pourtant, épousent parfaitement les angles de son corps de petit d’homme, cette plastique glabre qu’il se plaît à malmener. Ce qui lui reste de vulpin s’est ratatiné sur son crâne, mais n’a plus rien d’une fourrure — les cheveux sont bien trop lisses.

Pendant tout le cours, il n’a pas arrêté de bouger, grognement mauvais pour seule réplique aux agacés. C’est finalement les fesses à moitié sur le côté de son siège, adossé au mur, qu’Aubain a réussi à tenir plus de cinq minutes. Peut-être davantage, si la sonnerie n’avait pas annoncé la fin du calvaire. Le renardeau se lève d’un bond et c’est en quelques foulées qu’il disparaît. La tête rentrée dans les épaules, il se fond dans la clameur du petit peuple d’Everwilde High. Une bouillie de voix et de chair, qui bouillonne sous la lumière crépitante. Aubain serre les dents. Serre le ventre. Serre tout. Il se fait tout petit pour se frayer un chemin vers l’extérieur et se réfugier sur un banc, jetant son sac à ses pieds. Son regard humanisé, où se querellent les couleurs de l’automne, devine les cimes du Bois dormant derrière les grilles de l’école. Leur feuillage mordoré capte toute son attention, toute son envie.

« Aubain. »

Frémissement dans l’échine. Glapissement étouffé au fond de la gorge, Aubain tourne la tête vers l’intruse. Ses sourcils se froncent légèrement. Il sait. Il connaît ces perles qui s’intéressent à lui, et devine le pelage soyeux dans ces mèches d’argent. Il tente de se rappeler son nom. Noc-ti-lu-cent. Les deux s’étaient surpris en pleine forêt, leur grimage défait pour ne montrer que nature. Depuis, le renardeau avait adopté distance pudique, de celle que les créatures apprennent bien vite. Et puis, celle-ci avait l’air bien trop affable pour le fréquenter.

« Tu devrais aller en cours. », qu’il rétorque en s’enfonçant dans le dossier.

Le vulpin croise les bras sur sa poitrine. Il s’emmure dans un silence farouche, presque menaçant, puérile forteresse que sa petite camarade semble vouloir démanteler pierre par pierre. Sa tête se penche un peu sur le côté, lorsque se profile l’idée d’un cadeau.

« Enlève tes vêtements. Ils t’ont donné n’importe quoi. »

Léger mouvement de recul contre l’écorce. Aubain retient un rire nerveux qui s’évanouit en souffle dans son nez, alors que ses joues prennent peu à peu la couleur de ses racines. Il a intégré plus vite que prévu cette habitude humaine d’avoir honte du corps exposé. Pour le moment, il ne fera rien de cet ordre. Mais ses mains curieuses attrapent la première nippe tendue. Le tissu est léger. Aérien, comme celle qui lui a fait ce cadeau. Il soulève la chemise devant lui et arque un sourcil. Sous la brise, elle pourrait gonfler telles les voiles d’un navire.

« C’est pour les adultes, ça, non…? »

Son petit corps flotterait dedans comme Nocti flotte au-dessus du sol. Cela fera toujours moins de frottement contre sa peau. Et le renardeau d’être surpris davantage, lorsqu’un autre vêtement arrive entre ses mains. Une moue perplexe accueille la création. Un tube…? Non, une jupe. Avec des poches — détail important. Aubain plonge ses petites mains dans la vague de douceur, surpris par le toucher. Il décide de s’en saisir à pleines poignées pour y enfouir son visage. En inspirant, il reconnaît l’odeur du Qilin dont il s’imprègne. Sa voix étouffée perce à travers le tissu.

« C’est presque comme de la fourrure ! »

Ses pieds tapent le sol alors que le petit vulpin continue d’apprécier le contact du présent contre sa peau, laissant échapper un glapissement joyeux. Il l’ôte de son visage, et considère un instant la tenue. Dépareillée. Bizarre. Grande. Curieusement parfaite. Il darde une œillade méfiante dans le dos de sa camarade. Son enthousiasme s’affadit un peu, phagocyté par le soupçon. Pourquoi lui faire tous ces cadeaux ? Un soupir s’échappe de la bouche enfantine. À force, il a appris à reconnaître les vrais gentils. Même au pays du Bien, ils se font rares — surtout en présence de Renart.

« Bon, ben, j’essaye. », fait-il, reprenant son ton désinvolte.

Le renardeau fait d’abord passer son pull par-dessus sa tête, sans prêter attention à l’atterrissage, avant d’enfiler la chemise dans un froissement. Le drapé s’écoule en cascade sur ses bras trop minces, et il doit s’y prendre à plusieurs fois pour enrouler les manches grossièrement jusqu’aux coudes. Puis, il boutonne la chemise jusqu’en haut — le col est bien trop grand pour l’étouffer. Il glisse ses jambes l’une après l’autre dans la jupe, qu’il fait remonter jusqu’à sa taille, avant de défaire son pantalon pour qu’il tombe sur ses chevilles et qu’il s’en débarrasse sans avoir à se dévoiler. Ses mains finissent par enfoncer la chemise dans la création de Nocti, avant de lisser le tout.

« Tu peux te retourner. »

Bien campé sur ses deux pieds, le renardeau se cambre légèrement, sourire mutin aux lèvres. Il se détourne, marche en avant, en arrière, sa silhouette de môme gracile comme enveloppée de douceur cotonneuse. Il n’a plus envie de se gratter ; seulement de danser, à l’image d’une princesse bénie par une bonne fée. Ses pieds tracent un petit arc de cercle dans la poussière dans un crissement pierreux, pour faire face à sa camarade qu’il toise de toute sa hauteur.

« Pas mal, hm ? »


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# Re: FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]Mar 5 Déc - 1:01
J’aimerais dire que je ne me formalise pas de ta réaction première en me voyant, ce genre de recul qui est familier dans le règne animal. Je fais comme si je ne l’avais pas remarqué, mais au fond il me fait dresser l’échine et raidir les mouvements.  C’est comme ça; deux animaux qui se croisent seront craintifs de nature, et la crainte me vient tout naturellement. Mais il y a aussi en moi ce côté résolument trop gentil qui souhaite simplement aider. La souffrance d’autrui ne m’a jamais laissée indifférente, et celle-ci je la connais très bien, qui plus est. Alors ta méfiance ne fait que rencontrer ma douceur; quand bien même je n’ai que onze ans, il n'est pas dit que je ne puisse pas avoir un sens important du don de soi. Et puis le boisé dormant est comme mon royaume, mon territoire. Comme il est évident que tu comptes y retourner, et que nous nous recroiseront, autant entretenir une relation positive. Et puis, habituellement, les animaux que j’y croisent ne sont pas capable d’entretenir le même genre de conversation avec moi. C’est bien de discuter avec quelqu’un qui peut utiliser des mots.

« Je devrais » dis-je bien sagement; un mélange de si tu te presses, on ne sera presque pas en retard doublé d’une air de résolution : non seulement je serai en retard pour les cours, mais j’ai qui plus ait fait une croix sur le fait de m’y rendre. Parce que ton mal n'est pas de ceux qu’on règle seulement en les drapant différemment. Que parfois quand le corps souffre c’est le cœur qui s’exprime d’une drôle de manière pour qu’on l’écoute. Nous vivons dans deux mondes différents; peut-être que toi tu sais identifier la vraie gentillesse parce que tu n’y es pas souvent confronté, mais moi elle est tout ce que je connais – de la mienne et de celle de mon père, je ne connais que la délicatesse de nos éclats. Ce monde auquel je me confronte maintenant m’est tellement inconnu, tellement étrange… mais toi tu sauras le naviguer. N’aie-je pas besoin, au fond, de toi plus que toi tu en auras jamais besoin de moi? La pureté de l’innocence, après tout, n’est qu’éphémère…

« Je devrais, oui » et ma voix se fait un peu plus douce; mes yeux se ferment quelque peu comme un chat satisfait, quoique mon visage ne soit pas tourné dans ta direction. Je sais que je serai en retard en classe. Non; je sais que je n’irai pas en classe. Parce que là, maintenant, tu m’es plus important. Je me ferai gronder, mais sache que jamais je ne regretterai d’être venue te donner de nouveaux vêtements justes pour que ton séjour ici soit moins miséreux. Je ne pourrais te dire exactement ce qui me pousse autant à vouloir ton confort; c’est une part de gentillesse malaxée avec un sentiment d’appartenance au même groupe, arrosé d’un besoin viscéral de me faire au moins un ami ici et puis épicée d’une pincée de curiosité. Je dis je devrais avec la résolution de celui que n’ira pas – mais, et surtout, sans à moment aucun te faire dans mon ton ou mes paroles porter le poids de cette décision. Je devrais, mais ce n’est pas j’irai quand tu iras.

« Oui » que j’admet en réponse à ta question; ma mine se fait contrite, presque honteuse de ne pas avoir trouvé mieux. Je me dis que j’aurais peut-être mieux fait de te proposer une de mes robes. Je pensais que tu étais plus grand et large que moi, puisque c’est le cas de la plupart des garçons ici, mais il est vrai que tu n’es pas très épais, peut-être te feraient-elles (oh, comme cela changera…). « C’est la chemise de ma maman » dis-je du bout des lèvres – n’osant dire que je la lui avait prise sans permission, n’osant dire que je n’avais pas pu trouver mieux, de peur que tu te prennes de la refuser. Certes; on m’a appris que les cadeaux sont quelque chose qu’on offre sans nécessairement vouloir dire que la personne doit l’accepter, mais je n’avais que onze ans, après tout. Pour moi, que tu veuilles refuser le cadeau, ça serait comme si mon monde tout entier s’écroulerait. Cela met trop de poids sur tes petites épaules, mais je ne m’en rends pas compte. Je suis une créature d’espoir, après tout – alors pour suivre la tendance, j’espère que tu accepteras.

« Presque! » dis-je, me retenant en t’entendant parler de me retourner pour te voir. Mais je peux deviner au son étouffé de ta voix que tu as mis ton visage directement dans le tissu, et cela me donne un sourire rêveur sur les lèvres (parce que nous ne sommes pas si différents, au fond); de la fourrure il n’en a pas l’épaisseur, mais bien al douceur; Nessie avait insisté que ce genre du tissu était bien chaud, alors tu ne risquais pas de prendre froid (ce qui, en soit, en faisait encore une fois « presque » une fourrure). Je ne me suis pas retournée toute cette conversation (aussi peu empreinte de mots fut-elle), et à vrai dire il me démange de voir le résultat final, celui de mon travail et de mon idée dont je ne suis pas peu fière. Et puis j’entends tes pieds qui tapent joyeusement contre le sol et on dirait moi avec mes pattes avant; et puis tu produits un son heureux qui fait plus animal qu’homme, et ça emplis ton mon corps d’une chaleur agréable.

Je ne connais rien, ne comprend rien du doute que t’assaille ensuit; ne comprend pas que ma gentillesse (presque) désintéressée puisse provoquer en toi quelconque sentiment de méfiance. Tu dis connaitre les vrais gentils – et comme j’aimerais avoir cette capacité de différencier le vrai du faux. Si j’étais rusé comme toi, petit renard, alors je n’aurais pas besoin de craindre tous ceux que je rencontre. Mais -et cette idée m’attriste- peut-être que si c’était le cas, je n’aurais jamais voulu être amie avec toi. Peut-être que j'aurais vu en toi quelque chose qui ne me plais pas, comme une part d’ombre que même aujourd’hui j’occulte volontairement. Mais tu as signé le livre et je te fais des excuses; que le mal que tu fais, c'est ton conte qui te pousse à le faire, que tu ne le fais pas de toi-même… quelque chose comme ça. Ah; comme il est facile de se voiler les yeux quand on veut voir quelque chose en quelqu’un.

Tu dis que tu essayes et mon corps s’anime; je croise mes doigts ensemble et je grouille un peu sur place. J’entends le bruit souple de ton pull qui tombe sur l’herbe sèche, et je fais preuve de patience en attendant que tu aies fini de mettre le tout- et que tu me dis que je peux me retourner, pas une seconde ne s’écoule avant que ce soit fait. « Oh! » que je m’exclame en me relevant souplement, des étoiles dans les yeux. « La jupe est de la bonne grandeur! » et ça laisse paraitre un doute que j’avais tu jusqu’à ce moment-là; je sautille sur place, excitée comme au jour de Noël, mes saphirs se coulant sur tes vêtements, ton corps, ta manière de te tenir, analysant le tout avec un sourire bien trop large sur mes lèvres. « Ça te va bien » et mes yeux d’enfant ne voient pas le vêtement trop large, la jupe mal cousue, les couleurs dépareillées, non, il ne voit que le confort et la douceur et combien tu sembles mieux dans ta peau dont les marques sont toujours visibles. Tu décris un arc avec tes pieds et je n’ai qu’envie de te rejoindre dans une drôle de danse-

Alors je t’imites un peu, sauf que l’arc de mes pieds me fait tournoyer autour de toi plutôt que sur place; mon rire généralement timide cascade dans l’air alors que je m’en essouffle, de rire et de danser et de juste être heureuse; les moments de pur bonheur, après tout, sont trop rares à Everwilde High pour moi. Et j’en finis par perdre le nord, perdre l’équilibre, comme si un coup de vent m’avait désarçonné – la vérité c’est juste que je suis encore maladroite dans ce corps trop neuf trop grand trop humain. Et si mon corps d’enfant vient percuter le tien, ce n’est pas de quoi te faire mal ou même te désarçonner; je suis si légère que le contact seul me propulse doucement dans la direction inverse, dans un flottement qui me laisse un instant en suspend au-dessus du sol avant que je ne retrouve le sens du ciel et de la terre et que je me redresse, les joues rosies de joie et une mine minimalement désolée dans les traits de mon visage; « Pardon » que je pouffe; « C’est maladroit, un corps humain » mais ça a des mains et juste pour ça, je peux tolérer. Après tout, je n’aurais pas pu faire ta jupe avec des pattes…

« Tu n'as pas froid? » que je demande plus sérieusement, préoccupée par la légèreté de la chemise.
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# Re: FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]Jeu 28 Déc - 14:11
RP Aubain
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Il sait les coutures grossières, les gestes maladroits qui ont fait naître ce qui autour de ses chevilles tournoie. Il sait le larcin à la figure parentale qui épouse à peine la soie de sa peau – et l’exploit lui suffit à la respecter un peu plus. Il sait l’alliance hasardeuse des couleurs et des matières. Si un autre lui avait offert cette nippe, il l’aurait sans doute portée en écharpe, ou l’aurait étendue en tapis sur le sol pour la piétiner. Mais la sincérité qu’il a perçue dans les prunelles aux couleurs du ciel l’en a dissuadé. Pour cette fois, Renart sera docile.

Noctilucent se joint à son défilé, et son pas se fait léger, à l’image de la créature tapie sous la soie de sa peau. Même sa stature est légère, et il en tomberait presque à la renverse, souffle coupé, surpris que le choc ne soit que brise. Elle s’excuse, et il n’a qu’un sourire mutin pour réponse. Aubain ignore les pages qui l’ont fait naître — il ignore que l’encre est encore fraîche, qu’elle porte en elle la couleur des abysses du Loch. Il sait que les anciennes légendes ont engendré des fées qui se parent d’attributs animaux, pour mieux se fondre en leur royaume et échapper aux mortels. Noctilucent doit être une fée. De celles qui habillent les héroïnes esseulées, qui leur rendent le rêve qui leur a été arraché. Curieux choix que le goupil.

Aubain se frotte les bras. Il avait presque oublié les piqûres automnales sur sa peau à travers le tissu, avant que les mots du Qilin ne les lui rappellent. Son gosier bourdonne dans un léger grognement, tandis qu’il fait volte-face, ramassant son pull gisant en boule sur le sol. Il le noue autour de ses épaules après l’avoir épousseté. Se tourne à nouveau vers Noctilucent, mains posées sur les hanches.

« Voilà. C’est la touche finale. », qu’il fait, haussant légèrement le menton.

Maigre protection contre le frimas de l’automne, lequel lui pince les joues pour leur injecter ses couleurs. Aubain jette un œil aux portes de l’Everwilde Schule, à ses vieilles pierres qui le toisent en retour. Leur liberté est conditionnelle. Limitée. Bientôt, quelqu’un viendra les chercher — ou les dénoncer. Il a peu de temps pour ses questions.

Joignant ses mains derrière son dos, le renardeau adresse une œillade pleine de curiosité à sa camarade.

« C’est très gentil, en tout cas. », souffle-t-il.

Reconnaissance absente des mots se lit en silence sur son faciès. Il ausculte le visage de Noctilucent, tout de même un peu perplexe. Les fées ont souvent une idée derrière la tête. Leurs cadeaux ne sont jamais gratuits. Un mince sourire révèle ses canines trop pointues.

« Encore un peu d’entraînement, et tu seras prête pour transformer Cendrillon, lui glisse-t-il avant de s’asseoir sur le banc, un coude posé sur le dossier. Mais, dis-moi : qu’est-ce qui t’a poussé à me choisir comme cobaye ? À part mon physique de mannequin. »

Sourcil arqué, il attend la réponse avec une malice mêlée d’impatience. Le vulpin n’y connaît pas grand-chose en couture, mais se doute que le Qilin s’est donné bien du mal pour lui. À quoi bon, si c’est pour ne rien obtenir en retour ?


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# Re: FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]Jeu 28 Déc - 19:50
Je ne réalisais pas (et, je crois, ne réalise toujours pas tout à fait même aujourd’hui) à quel point c’était un exploit; que ce n’était pas seulement que je te faisais porter des vêtements confortables, mais que l’espace d’un instant, je gagnais un peu de mérite à tes yeux. Mais même sans le savoir, j’avais l’impression de le comprendre, et ma joie ne s’en faisait que plus débridée. Danser au lieu d’aller en cours; d’aucun autre aurait dit qu’Aubain était une mauvaise graine, que sa fibre de rébellion était contagieuse et que je me laissais emporter vers quelque chose qui n’étais pas vraiment moi, loin de la docilité, le calme, et la petite sagesse qui m’accompagnaient dans tous mes gestes. Mais moi je sais (moi, maintenant, adulte, j’entends) qu’au fond c’était le premier pas que j’avais à prendre pour devenir moi et pas juste une copie de ce qu’on avait prédit, prévu pour mon futur. Cette étincelle de désobéissance en fera naitre d’autres, juste qu’à s’embrasser dans un feu – et qui suis-je, sinon qu’un feu, moi qui en a un qui nait dans mes trippes pour brûler les impurs? Mais à ce moment-là, quand tu as accepté mon cadeau, c’est aussi autre chose qui commença; peut-être les bribes d’une amitié, ou en tout as la certitude que je continuerais à faire des efforts pour rendre ta vie dans une peau humaine plus douce (parce que du même coup, la mienne en serait plus douce aussi). Une amitié qui me rendra parfois aveugle sur les penchants les moins… sages de tes comportements. Et oui; je me targue de paix et de droiture et de bienveillance, mais quand il est question de mon ami Renart, je suis prête à pardonner bien trop de choses. C'est comme ça; et pour toi je dompterai mon feu pour qu’il ne te brûle pas… trop.

Je ne me connais pas fée comme tu l’imagines – et pourtant si je l’étais, qui donc outre toi était mieux placé pour recevoir mes cadeaux ensorcelés? Que ce soit des vêtements qui rappellent ta pelisse ou de l’aide pour apprendre à comprendre certains concepts humains pendant que nous sommes forcés à être parmi eux, qui donc? Car je ne crois avoir rien en commun avec ces princesses humaines qui attendent leur prince charmant pour mener une vie toute décidée d’avance, dont les seules préoccupations sont… je ne sais quoi, à vrai dire, je n’y ai jamais vraiment prêté attention. Et puis il y a ces princes qui sont arrogants car ils deviendront roi, et leurs serviteurs animaux qui n’ont qu’un rôle de marge à jouer, mais qui leurs sont loyaux; et moi je ne suis née pour être loyale à personne, et en ce point je suppose que je suis chanceuse. Je ne savais pas encore que je rejetterais ma destinée, mais si tu m’imagines fée, alors je ne pourrais te contredire, parce qu’au fond on joue tous un peu aux devinettes quant à ce que je suis (et à vrai dire – je crois que ceux qui m’ont écrit, aussi, mais ça c’est autre chose).

« C’est parfait! » que je m’exclame avec joie en me relevant; t’observant avec un certain pétillement guilleret dans mes yeux aux couleurs du ciel. Je m’approche vers toi à petits pas, comme pour ne pas te brusquer; relevant les bras comme pour te communiquer que j’allais te frôler. Mais ce n’est pas de toi dont je me saisis, mais du col de ta chemise (trop grand pour rester en place); je l’ouvre maladroitement (mes mains tremblant légèrement, de peur que tu ne me mordes. Tes dents n’étaient certes pas acérées sous cette forme, mais un animal prudent est un animal qui n'est pas blessé. Je relève le col, donc, et juste en dessous je glisse les manches que tu as attachées autour de ton cou. « Comme ça, on est sûr que ça grattera pas » dis-je simplement, prenant deux grands pas vers l’arrière en joignant mes mains dans mon dos. Ah! Qu’il est heureux, n’est-ce pas, d’avoir comme seul problème l’inexpérience des choses qui nous font savoir si on est trop prêt de quelqu’un, pas vrai? Mais tu relèves le menton avec une certaine fierté et ça m’emplis d’une joie légère, contagieuse, qui me fait déborder d’une énergie qui n'est pas toujours mienne. Avec Nessie, je m’amuse beaucoup tous les jours, et j’apprends, et je suis couverte d’amour, mais elle a de cette tranquillité contagieuse qui m’a toujours fait croire qu’elle était mienne aussi; à tes côtés je me découvre une énergie enfantine qui fait trembler mes membres d’allégresse.

Tu dis que c’est très gentil et j’hausse des épaules; la vérité c’est que je ne sais pas ce qu’on doit répondre à ce genre de chose. Sûrement pas je sais, et pourtant je n’ai pas l’humilité de me dire le contraire. C’est gentil, ce l’est; devrais-je te remercier de l’avoir remarqué? Pendant un moment je reste juste là, sourire flottant sur mes lèvres, et si j’avais pu revêtir mon apparence bleuâtre, tu aurais pu voir mes oreilles se dresser avec curiosité et attention. Tu me jauge et je fais de même; malgré le moment passé ensemble, il me semblait à ce moment-là qu’il n’aurait pas fallu de grand-chose pour que l’autre déguerpisse bien vite. Ce que je sais, pourtant, c’est que tu as l’air reconnaissant – alors il ne me vient pas à l’idée que tu puisses être en train de te moquer. C’est quand ton sourire découvre tes canines que mon sourire à lèvres pincées s’efface un peu; parce que les humains sourient pour montrer leur joie, ça je le savais de mon père, mais de découvrir ainsi ses dents, ça avait pour moi quelque chose d’intimidant. Mon poids passe d’un pied à l’autre, et s’ils avaient frôlés le sol à cet instant, la plante de mon pied aurait été noire bien vite. Un autre des avantages de flotter, je suppose.

« Transformer Cendrillon? » que je répète, ma tête se penchant sur le côté et mes cheveux cascadant par-dessus mes épaules. Je n’ai pas suivi ton train de pensé, ça c’est clair; l’idée de transformer qui que ce soit me semblait bien étrange, parce qu’après tout je suis sûre que Cendrillon est très bien comme elle est. Tu parles d’habits et je pense à la personne – et plus sérieusement, mon esprit ce demande ce que je viens de changer de toi en ce moment pour que tu dises une chose aussi curieuse. Mon imagination est très proactive; remplie les blancs toute seule avec des sottises bonnes pour l’âge que j’avais. J’en manque presque de rater ce que tu dis ensuite; me voilà qui replis mes jambes sous moi, comme pour m’asseoir en tailleur sauf que je reste à ton niveau. Je considère un instant ce que tu dis, comme voulant choisir les bons mots pour répondre. Une blague; tu as fait une blague mais je n’étais pas certaine, à ce moment-là, de la comprendre. Mannequin, sous-entendant que c’était pour ton physique que je t’avais choisi. En quelque sorte c’était vrai, parce que c’était le petit renard que tu étais qui m’avais poussé dans ta direction.

Mais, même enfant, j’étais très délicate dans mon approche. « Je ne sais pas si j’avais besoin d’une raison » observais-je doucement, avant de dire; « Mais je suppose que si je devais en choisir une… non- je ne peux pas en choisir une parce qu’il y en a plusieurs qui se valent » et puis je dresse ma main, poing fermé, devant moi (manifestement sur le point de tout énumérer ce qui me vient en tête); « Je n’aime pas quand les gens souffrent » dis-je en dressant un premier doigt pour compter. « Et comme j’ai vécu la même chose que toi, il ne me coutait pas grand-chose d’essayer les mêmes tactiques sur toi pour régler tout ça » et un deuxième doigt se dresse, et dit comme ça, il n’était pas dur de m’imaginer en train de porter une des chemises de maman comme si c’était une robe, hein. « Et puis tu n’es pas humain, toi non plus » sous-entendant que même si nos réalités et histoires étaient largement différentes, en tout cas nous avions ce point en commun et qu’il n’en était pas un bénin. Et puis je donne l’air de réfléchir encore plus, comme pour de sortir tout ça de ma tête une bonne fois pour toute, même si la vérité c’était juste que ça m’était venu un peu naturellement. « P-puis je me suis dit » et l’embarras se lit finalement sur mes traits, dans mes pupilles qui te fuient; « qu’on a tous besoin d’un ami, et »

Haussement d’épaules alors que je « range » mes doigts; « et si t’as pas déjà quelqu’un de mieux, j’aimerais bien être ton amie » parce que je comprend mal dans mon jeune âge que l’amitié c'est pas comme de la tarte, on peut en avoir tant qu’on veut. Mais dans les romans que je lis, les héros n’ont qu’un seul meilleur ami, après tout (enfin ils ont d’autres amis, et je n’ai pas parlé de « meilleur » ami, parce qu’à ce moment-là ça me semblait un peu prémature). Et on pourrait croire que c’est le froid qui teinte mes joues (tu n’avais pas à ce moment-là, je suppose, de raison de croire que c’était autre chose), mais la vérité c’est que je n’ai pas froid à cause de mon feu, et donc, si mes joues s’empourprent, c'est bien d’embarras et de petite joie. Pourtant, des amis, j’en ai; je m’en fais partout parmi les petites créatures du boisé où nous vivons avec maman, mais ce n’est pas pareil. On ne peut pas avoir une grande discussion avec un écureuil, après tout, sauf si on parle de planter des noix pour l’hiver. Non; j’étais tout à fait capable de comprendre qu’amitié avec une créature de la forêt et une amitié avec un personnage, c’était tout à fait différent.

Alors je me trémousse sur place; mon corps oscille de droite à gauche comme au rythme du vent, mes cheveux ondulent derrière moi, se terminant parfois en de petites flammes bleues, mes mains triturent le tissu de ma robe, replacent une mèche derrière mes oreilles (mes cheveux, à ce moment-là, n’avaient pas encore été coupés sur un côté), reviennent au doux tissu de mon vêtement, et ainsi de suite. Mon esprit s’encombrant de mille autres choses à faire, à te dire. Avais-je révélé l’égoïsme de mes intentions trop tôt? Sûrement. Mais tu m'avais posé une question et je n’aurais pas pu m’imaginer répondre un mensonge, à vrai dire. C’était, en quelque sorte, contre ma nature. Mes cils viennent délicatement ombrager mon regard, qui se décide finalement à se plonger dans tes yeux alors que je te dis; « ça te dérange? »
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# Re: FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]Mer 3 Jan - 18:22
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Les phalanges se déplient et les intentions se dévoilent. Si sa pelisse de goupil le revêtait, Aubain aurait eu les oreilles dressées, le museau relevé vers celle qui l’a habillé. Noctilucent sait. Il comprend la douleur de revêtir cette autre peau, cette soie lisse, poisseuse et fine, de troquer la fourrure pour le cuir mis à nu, de se tenir sur deux pattes, bien trop loin de cette terre dont ils sont si proches.

Dans ses mains blanches qui miment le décompte, se cache une créativité qu’il a choisi de partager. Pour que le goupil ne souffre plus. Les yeux dans le vague, le renardeau considère un instant le tissu qui lui effleure le derme. Il ne s’était pas rendu compte qu’il souffrait. Dès qu’Aubain avait posé les pattes à l’Everwilde Schule, il l’avait compris : l’inconfort devrait faire partie de son quotidien. Celui d’être Renart, d’abord ; puis, celui de ne pas trop lui ressembler. Animalité pourtant rappelée par sa petite camarade. Il passe une main dans ses cheveux roux, songeur ; n’a-t-elle pas lu son conte ? De ses méfaits, les créatures ne sont-elles pas les premières victimes ?

La dernière raison conforte son impression. Un sourire fend de nouveau son visage d’enfant.
Noctilucent est naïve.
Il l’avait perçu dès leur premier échange de regards, bien entendu ; il le voit encore dans ses mouvements, dans cette façon qu’elle a de lui montrer son propre tourment.
Noctilucent est naïve. Elle croit qu’une amitié se crée en quelques coups d’aiguille malhabiles.
Mais Aubain n’est pas Cendrillon.
Voilà bien longtemps qu’il n’attend plus personne pour le sauver.

Alors, le renardeau se met à rire.
Ses cordes vocales vrombissent d’un glapissement étrange, aigu et saccadé. Le sourire se dévoile avec une férocité qu’il ne contrôle plus. L’enfant chiendent se plie en deux, tenant son visage entre ses mains glacées. Puis, il s’interrompt, ses deux menottes rabattant ses cheveux en arrière avant de se joindre derrière son crâne. Le regard de Noctilucent accroche le sien, et il reste agrippé, volontiers. Il ne lâchera pas prise.

« Donc, si je comprends bien, tu essaies d’acheter mon amitié avec quelque chose que tu as volé à ta maman ? Bien sûr que ça ne me dérange pas. », qu’il fait, malice chevillée aux prunelles.

Son pouce se lève en l’air pour appuyer ses mots. Si le verbe est tranchant, il est sincère ; Aubain s’étonne que quelqu’un d’aussi gentil, en apparence, se risque à commettre un tel larcin. Pour une amitié. Pour l’affection du goupil. Quelque chose de sec se noue à l’intérieur de sa gorge. Pendant un instant, son regard s’échappe — il n’a jamais réussi à en croiser un autre plus de quelques secondes. Sa bouche s’entrouvre, mais ses mots se font bousculer par un silence léger. Il déglutit, et poursuit :

« On est quand même plein de créatures, ici. Rien qu’avec mon conte, ça fait une sacrée ménagerie. Et surtout, il y en a plein qui sont plus… enfin, moins… Tu vois ce que je veux dire ? »

Les syllabes s’emmêlent, et les gestes évasifs qui les accompagnent n’aident pas à démêler leur sens. Aubain lui-même ne saurait répondre à sa propre question. Il se plaque une main sur le front, comme fatigué de sa propre maladresse. Sa paume moite glisse doucement de son visage. Ses traits se durcissent. Ses pensées se remettent dans un semblant d’ordre, et la vraie question surgit de la bouche enfantine.

« Tu penses vraiment qu’on pourrait être amis ? »


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# Re: FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]Mer 3 Jan - 21:39
Tu ris – c’est qu’une drôle de son, ton rire, un son que je ne comprends pas (parce qu’il ne ressemble pas à ceux, doux et aimants, de papa); c’est avec curiosité que je suis tes mouvements et tes agissements, toujours un peu à la limite entre le confort de ta présence et l’angoisse que cette dernière peut causer. Je le sais; je peux perdre gros à ce jeu. Ce n’est pas pour rien qu’avec maman, nous vivons en quasi ermitage. Les gens sont mauvais, les gens sont égoïstes, les gens ne pensent qu’à eux. Je le sais; je l’ai lu dans les histoires, dans la peur qui se cache parfois dans les yeux de mon parent. J’ai vu sa crainte de me laisser partir à l’école, aussi, quoiqu’elle reflétait peut-être plus la peur que je finisse par me désintéresser de lui. Jamais – et pourtant je ne saurais lui dire en quelques mots facile ce que sa présence à mes côtés représente, jour après jour. Il me tarde d’avoir finit ces 8 longues années pour retourner tout bonnement vivre en solitude dans notre forêt. Je ne comprends pas ton rire, tes mouvements, ton sourire mauvais. Tu as compris quelque chose à propos de moi, mais je prends un peu trop de temps à comprendre. Cible facile, penses-tu certainement.

Le rouge me prend aux joues violement alors que mon cœur s’emballe, et c’est la honte qui m’emplit lorsque je suis confrontée à tes mots. Mon regard se décroche, dérive alors que je tente de bredouiller quelques explications; « Je suis sûre qu’elle dirait oui, de toute manière » que je fini par dire, presque en défi. Et pourtant… pour autant que j’avais confiance qu’elle t’aurait laissé sa chemise, je n’ai pas demandé. Pas parce que je le prends pour acquis – mais parce que c’était quelque chose que je voulais faire de moi-même. Elle m’aurait aidé, de ses conseils et de ses gestes; si elle avait su, elle m’aurait peut-être mieux aiguillé quant à mon projet de jupe, peut-être même qu’elle m’aurait fait remarquer que c’était le mauvais tissu pour un vêtement. Je sais tout ça; il faudra bien que je le lui explique s’il se rend compte du larcin, aussi. Me grondera-t-elle? J’en doute…

Mais il y a quelque chose de satisfait dans ta voix que je ne comprends pas, au-delà de la moquerie. Je note que tu apprécies le larcin – mais est-ce vraiment surprenant, toi qui sèches les cours, qui désobéit si facilement? Et je me demande – es-tu de ces gens dont papa m’a parlé, mauvais et égoïstes et qui ne pensent qu’à eux? Et la terrible vérité, c’est que je ne peux même pas me demander s’il est de mauvais augure pour moi de me lier d’amitié à ta personne; parce que la vérité, tu la connais, c’est que déjà à cause de toi, j’ai volé et j’ai menti et j’ai séché un cours. Et pourtant – ces choses-là me semblent pas si importantes, pas si dérangeantes, quoique je ne les commettrais pas pour moi-même. Pourquoi me suis-je mis en tête que toi, tu en valais bien la peine? Pourtant je ne me fais pas l’illusion de te changer. Et puis mon cœur fait une autre dératée – je pique un fard parce qu’à travers tout ça, tu as implicitement donné ton accord pour que l’on soit amis, non?

Alors mon sourire s’étire- ma voix grimpe dans les aigues, et un bonheur communicatif s’installe dans mes traits et mes mouvements. Certes, tu me taquine, mais je suis plus forte que j’en ai l’air; il en faudrait plus pour me faire peur, si c’est ce qui tu tentes de faire. Et puis papa me l’a toujours dit, ma bonne disposition est une de mes meilleures qualités! Et puis tu lèves un pouce en l’air et – et n’est-ce pas surprenant que tu aies adopté ce penchant humain si vite (comme tous les autres – ça viendra), et moi, pas, alors même que j’ai été élevé par quelqu’un qui avait une forme humaine? Mais maman ne me faisait pas des pouces en l’air (peut-être est-il trop vieillot et pas assez cool pour ça), alors moi…

Oh, moi, je tends la main et laisse mes doigts s’entourer autour de ton pouce froid. Un peu comme un prendrait la main de quelqu’un pour la saluer, mais il est évident dans mon air et mon regard que je n’ai aucune idée de la signification du geste, pas plus que de quoi en faire. Mais ce faisant je me suis rapprochée – ce faisant, ma peau réchauffée par mon feu frôle la tienne, trop froide, et je pousse un petit glapissement de surprise. « Mais t’es complètement gelé » dis-je (moi qui ait toujours chaud, c’est un concept qui m’est un peu difficile à saisir, mais je sais que quand papa a froid, il adore que je vienne le réchauffer, alors tout naturellement…) que je dis, et puis j’enveloppe ta pauvre main entre les miennes, la serrant vivement comme si ma vie en dépendait. Sans demander. Sans te préparer à ce contact. Et oui, maman ne m’a pas préparée à laisser aux autres leur espace.

Elle ne m’a pas non plus préparé à ce que certaines personnes soient blessées par mon feu, mais ça, c’est une tout autre histoire.

« Ton conte, j’le connais pas » et les mots sortent peut-être un peu sèchement. Comme un avertissement; je ne souhaite pas le connaitre, quand bien même je sais que c’est inévitable. « Je connais pas le miens non plus » que je précise dans un haussement d’épaule; et puis ta main réchauffée, je te la rend avant de tendre la main pour t’inviter – non, t’exiger- de me donner l’autre en otage, que je la réchauffe aussi. « Les professeurs disent que je suis destinée à de grandes choses » point de grimace sarcastique sur mon visage – cela devra attendre quelques années. Je ne te demande pas non plus ce que tu es, toi. Je te vois, petit renard, petit humain, et; « Et tu connais pas mon conte non plus, je parie. Alors restons comme ça, tout le monde est égal » mais je sais que ça ne durera pas, qu’inévitablement les pions tomberont et qu’on saura. Peut-être est-ce plus dramatique ainsi. « Puis les autres, je les connais pas » que j’ajoute avant de lever un peu le menton, comme de défi; « Mais c’est pas dit que je deviendrai pas amie avec eux aussi. »

« Je vois pas, non » et mes yeux glissent sur ton visage avec plus de douceur et de délicatesse qu’ils ne devraient, peut-être. Tes traits à toi sont francs; ils me font rire parce qu’ils sont comme figés à mi-chemin entre l’humain et le renard (n’est-ce pas là le nerf de la guerre, Aubain?), mais on dirait que j'ai peur de te faire mal; le tissu irrite ta peau, alors pourquoi pas mes œillades, bien qu’amicales? Et puis je ne suis pas si dupe; je comprends quelque peu ta question, ou plutôt le texte sous-jacent. Tu ne crois pas que je devrais devenir ton amie et- à quelque part, j’ai l’impression que tu dis ça pour moi et pas pour toi; tu n’est pas en train de dire que je ne ferais pas bonne amie, mais l’inverse… et puis ça me donne comme plus de résolution. Je suis enfant; je ne comprends pas combien il est dangereux de se dire qu’on peut porter une amitié toute entière sur les épaules de sa volonté. Mais c’est comme ça; je n’y connaissais rien, moi. Rien d’autre que le fait que je voulais une amitié rien qu’à moi.

Mais je me calme un peu; ta dernière question me fait pencher la tête sur le côté. Parce que j’en comprend les mots mais que je tente d’en comprendre l’intention. Et je dis; « Il n’en tient qu’à nous de le découvrir » dis-je un peu trop sagement, cette naïveté qui me colle à la peau. « Mais ne va pas croire que je vais acheter ton amitié à coup de cadeau… » et puis je redresse un peu mon dos, mon sourire s’étirant maladroitement (plus d’un côté que de l’autre, quelle horreur) alors que je me lance (tout aussi maladroitement) dans une autre tirade; « je compte aussi t’aider avec tes devoirs, et puis t’inviter à aller courir dans notre forêt, et prendre le petit-déjeuner ensemble » je me rapproche de toi, mes cheveux glissant en rythme de mes mouvements sur le sol au-dessus duquel je flotte; « enfin, les jours où tu voudras bien » et il y a dans ma voix une touche d’espoir qui n’attend peut-être qu’à être éteinte.

Mais c’est comme ça; je suis idéaliste (la faute à mon parent, vraiment). Je ne connais rien de tes tourments, et ceux que je devine, je veux apaiser. Je suis trop jeune pour comprendre que c’est quelque chose que tu dois porter avoir toi – et vraiment, à la fin de tout ça, je voulais juste me faire un ami. Ce que j’avais vu en toi, je ne m’en souviens pas particulièrement bien – je me souviens surtout de la suite. Mais tu as déjà l’air mieux, avec tes nouveaux vêtements, alors y’a espoir, non?

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# Re: FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]Mar 9 Jan - 17:04
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Douces menottes prennent la sienne et il a, un instant, un mouvement de recul — jamais personne ne lui a pris la main, sinon pour attraper goupil fuyard au vol. Un frisson naît de ses phalanges pour remonter son bras jusqu'à sa nuque ; sa mâchoire se serre un peu, et il serait prêt à décloisonner les lèvres pour dévoiler ses crocs de nouveau. Crainte bientôt tempérée, alors que des ondes chaleureuses enrobent sa dextre comme un gant. Difficile de dire non, car le reste de son derme subit la morsure de l'automne. Il sait que la chaleur imbibe plus facilement le cuir de certains pour moult raisons, mais celle de Noctilucent est spéciale. Les mains de sa camarade lui font l'effet d'un doux brasier, auprès duquel se réchauffer quand vient le règne du frimas. Le voilà béni par un être du Petit Peuple, un esprit de l'hiver venu trop tôt.

L'autre main se retrouve elle aussi prisonnière, et Renart interdit devant l'attention qu'on lui porte. Le regard ombragé par ses longs cils roux, le renardeau dévisage l'expression de son… amie. Sa confusion s'éclaire un peu, alors qu'elle admet ne pas connaître ses racines. Un reproche serait malavisé — lui-même n'a pas encore parcouru toutes les pages de son conte. Il s'étonne qu'elle soit réduite au même sort. Que lui ont dit les vieilles pierres qui les verront grandir ? Que lui cachent-elles ? Quel est ce grand dessein qu'on lui a promis ? Il y a quelque chose de presque décevant dans son manque de curiosité. De dangereux, aussi. Elle devrait savoir à quoi s'attendre. En même temps, il y a quelque chose de rassurant, de rafraîchissant, à savoir qu'aucune histoire n'est venue altérer son jugement. Noctilucent prendra ce qui vient. Ce qu'il est. ne tient qu'à nous de le découvrir. Ainsi soit-il. Le Qilin apprendra bien assez tôt où il a mis les pattes. Il devra savoir que Renart en vient toujours à blesser ceux qu'il aime.

« Vraiment ? Mince, je croyais que tu allais me refaire toute ma garde-robe. », qu'il lui réplique en arquant un sourcil.

Et Noctilucent de lui dessiner à quoi ressemblerait leur amitié, dans un demi-sourire qu'il trouve charmant. Des heures studieuses passées ensemble. Des fugues sauvages au cœur de la sylve. Des petits-déjeuners. D'un coup, Aubain se sent comme dépassé. Il visualise toutes ces belles choses que la jeune créature lui promet. Et s'arrête sur ce qu'elle lui offre de plus précieux : la possibilité de refuser. Ils ne vivent pas à Everwilde depuis bien longtemps, mais savent que les contes ont rarement cette chance. Il pourrait envoyer balader d'un revers ce bonheur à portée de main. Tout ce qu'elle lui propose parait tout d'un coup moins lourd.

Renart considère la proposition en frottant ses mains réchauffées l'une contre l'autre. Dans sa caboche, plusieurs envies se querellent. Celle de fuir. Celle de rester. Celle de se laisser flotter, à l'instar de sa bonne fée. Celle de piller le trésor qu'est sa gentillesse ; ou au contraire, celle de le garder et de le chérir.

« Tu sais… Y a plein de gens, ici, qui ne seraient pas très contents de te voir avec moi. Surtout si tu es destinée à de grandes choses, comme ils disent. »

Il déglutit. Son regard dévie pour croiser à nouveau celui de Noctilucent. Une fois de plus, sa verve se trouble. Il esquisse, lui aussi, un sourire maladroit.

« J'ai rien contre les… les balades, tout ça… Mais pour les autres je suis pas un héros. Même si je suis pas un vilain… C'est compliqué. Il détourne la tête, se passant une main derrière la nuque. Je pense que tu devrais le savoir avant de me proposer tout ça. »


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# Re: FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]Jeu 11 Jan - 5:18
J’ai vu ton mouvement de recul – mais j'ai fait comme si. J’ai figé; incertaine à savoir si on allait me mordre les pattes (les poignets) ou non. Mais tu t’es calmé, et en même temps moi aussi. Tes mains sont froides et je ne peux que me demander comment est le reste de toi. Ça me fait sourire parce que ça me fait penser à maman dans sa cabane près du loch. Ça me fait penser aux soirées d’hiver trop froides et les moments passés dans un autre corps (mon miens) à lui réchauffer les pieds quand il dort. C’est un plaisir tout enfantin que de se faufiler en « secret » sous les couvertures pendant qu’il dort, pour recevoir un câlin qui m’étouffe presque tant elle ne veut pas me laisser partir. Mais mon parent et toi, vous n’êtes pas pareils du tout, quand bien même vos mains deviennent froides à l’approche de l’hiver. Je peux deviner que c'est le cas de la plupart des gens ici, au fond. Mais comment cela peut-il ne pas être spécial quand c’est quelque chose que vous partagez avec la personne que j’aime le plus au monde? -

Un monde si petit qu’il ne contenait que lui jusqu’à il n’y a que quelques semaines encore…

Et puis un rire – le miens. Un rire qui se surprend à lui-même, trop aigue, aussi. Et je me demande à ce moment-là si tu as l’habitude du rire, toi; parce que papa est humain la plupart du temps et que je l’ai déjà entendu rire. Qu’il est étrange de pouvoir l’imiter ainsi – et ô combien est-ce que cela est naturel, au fond. Loin du rire d’un coyote, ce rire-là est fluide et enfantin. « j’pourrais me laisser convaincre » que j’admets finalement alors que les soubresauts de ma poitrine se calment légèrement. « On pourrait même le faire ensemble, si tu veux. Mais pour faire des vêtements il faut du tissus et pour ça il faut aller en magasin, et les humains c’est pas comme dans la forêt, tu peux pas juste prendre ce dont t’as besoin, il faut toujours échanger et ils préfèrent la monnaie aux fleurs. Je suis, j’ai essayé » que je précise, mon expression faciale se figeant en un quelque chose de renfrogné qui en disait long sur ce que je pensais du fait qu’on refuse mes plantes comme un objet de valeur. « De l’argent j’en ai pas, alors il faudra demander à mon parent. Mais pour te dire vrai, je sais pas s’il en a beaucoup, de l’argent » haussement d’épaules. C’est un problème pour un autre jour, après tout. « Moi, j’ai décidé que j’allais faire des tissus avec des trucs gratuits, comme les rayons de soleil et les gouttes de pluie. Comme ça je pourrai habiller tous les animaux de la forêt si ça me chante, et personne pourra m’arrêter avec un truc aussi stupide qu’un bout de métal tout sale » que j’ajoute, bombant légèrement le torse et posant mes petites mains sur mes hanches. Bon; vingt ans plus tard, le processus n’est pas encore mis au point… mais il me reste encore quelques centaines d’années avant de me sentir pressé par la chose.

« Oh? » dis-je, penchant ma tête sur le côté, mes grands yeux bleus te sondant comme cherchant le sous-texte de ce que tu disais – parce qu’il se cachait bien quelque chose dans ce que tu ne disais pas, au fond. Peut-être même que le plus important y est. Mais moi, je t’ai répondu, peut-être un peu sottement, très innocemment en tout cas : « Tant pis pour eux » et l’intonation était plus à la question et moins un défi lancé à l’univers. Je fronce légèrement mon nez, réfléchissant à quelque chose de mieux à répondre, mais rien ne me vient. La vie en solitaire avec papa ne m’avait pas préparé aux subtilités de la vie en société humains, mais je finis par dire; « Les gens, ils sont méchants avec toi, Aubain? » et bien malgré moi il y a une touche de tristesse qui coule de mes yeux jusqu’à ta personne que je considère comme sous un autre jour.

Après tout, je suis enfant sage; les professeurs, jusque là en tout cas, n’avaient eu que des bons mots pour moi. Des éloges. Il m’avait été bien plus difficile de me faire des amis, mais à ce moment-là les moqueries n’avaient pas eu le temps de commencer. Peut-être que j’étais facile à oublier, quand je n’étais pas à tes côtés…

« Si je suis destiné à de grande chose » que je finis par dire en changeant de sujet, « Ça ne change rien qu’on soit amis ou pas. Quand je vais signer le livre, le destin va me pousser à faire ce que j’ai à faire, même sans essayer, pas vrai? L’école est là pour nous préparer à ce moment-là. Alors même si t’essayais, je parie que tu pourrais même pas m’empêcher de tout faire parfaitement. » un sourire mutin sur les lèvres, plus haut d’un côté de que l’autre, maladroit et imprudent, se dresse sur mes lèvres alors que j’ajoute comme pour te défier; « Les cheveux sur ma tête! » que je m’exclame dans mon empressement et ma bonne humeur, et voyant l’expression sur ton visage, j’ajoute : « C’est ce que je parie. Si t’arrives à me faire dévier de ma destinée, t’auras droit à mes cheveux… ceux sur le côté droit, disons » que j’ajoute, encore sur un coup de tête. Comme si ça allait changer quelque chose, ou peut-être pour leur donner de la valeur.

(oh, bordel. On sait tous comment ça s’est terminé. Avec moi qui ne signe pas le livre, toi qui m’aides à fuir une semaine avant mes dix-huit ans… et la moitié de mes cheveux coupés à la mâchoire. Que je continue à couper de cette manière, d’ailleurs, par principe. Pour me souvenir de ne jamais rien parier avec toi.)

« Ok, maintenant je sais » dis-je simplement; sourire s’étirant et yeux s’illuminant un peu plus. Je crois que je m’étais dit, à ce moment-là, que c’était mignon que tu veuilles me protéger ainsi – que sûrement on sera de très bons amis, parce que tu n’es pas totalement égoïste. Et puis mon regard te quitte finalement pour se tourner vers l’école. « Tu veux y retourner? » que je demande doucement, retournant mon attention vers toi. Jen e fais pas mine de me lever, ou de t’emporter dans mon sillage; je demande et je t’observes ((peut-être avais-tu quelque chose de plus amusant en tête. Tant qu’à se faire gronder, autant y donner du sien, pas vrai?)).
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Aubain MalebrancheErrant.e du Destin Incertain
Errant.e du Destin Incertain
# Re: FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]Mer 31 Jan - 18:11
RP Aubain
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TW aucun
Jamais Aubain n'a vraiment su ce qu'était l'amitié — à vrai dire les amis de Renart se retrouvent souvent floués, leurs sentiments déchiquetés et leur fierté éparpillée par les griffes du rusé. Il y a toujours quelque chose à prendre, ou quelque chose à donner contre un peu d'affection, un peu d'attention. Voler ou se laisser écraser. Il n'a qu'à observer ceux qu'il côtoie au quotidien pour constater ô combien l'amitié peut être stratégique. Sélective. À la réflexion, un mode de pensée que les murs d'Everwilde High impose dès l'entrée — ainsi, jamais prince ne s'amourachera d'un diable.

« Ouais… Faut dire que je suis pas très gentil non plus. », qu'il fait en haussant les épaules.

Il expédie brimades et coups bas aussi facilement qu'une feuille soulevée par le vent. Remembrances pénibles l'étrillent pourtant, et jamais il ne lui viendrait à l'idée de s'épancher. Il se laisse distraire par la curiosité qui l'interroge à ses côtés. D'ordinaire, l'amitié à Everwilde High ne transcende pas les jugements. Le goupil la perçoit définie par la caste, du gentil ou du méchant, du bien ou du mal. Il n'y a pas d'effort à faire, pas de vêtement à coudre, pas de temps perdu à s'apprivoiser. Les règles sont simples, et pourtant Noctilucent semble les détourner avec tant de facilité.

Alors, quand elle tente de le persuader que sa Destinée la prendra sans qu'elle se défile, Aubain sourit un peu. Le Qilin l'a harponné, peut-être sans le savoir. Renart ne résiste jamais à un défi. Il coule un regard plein de curiosité sur la cascade argentée qui tombe sur les épaules frêles. Curieux butin : il imagine chaque mèche gorgée de magie, laquelle perdrait de son éclat si convoité une fois amputée. Noctilucent est-elle vraiment en train de risquer un aussi grand sacrifice ? Aussi vite ? Son sourire se fend davantage. L'occasion est presque trop belle.

« Pari tenu. »

De cette créature au pelage irisé, il lui faudra tout connaître.
Ses goûts. Ses couleurs. Il lui faudra apaiser ses colères, essuyer ses larmes, accueillir sa douleur. Provoquer ses rires, lui apporter la joie, cultiver ses sourires. La tâche est vertigineuse. Plus difficile que n'importe quelle couture. Elle pourrait échouer, si la Destinée est aussi immuable qu'on le prétend. Mais il ne serait plus Renart.

Doucement, le petit goupil se détend, avachi sur le banc. Ses mains s'enfoncent dans ses poches — et l'idée d'avoir toute une garde-robe lui paraît soudain plus séduisante. Son regard noisette fixe encore l'extérieur. Il sent pourtant le temps filer, et sentirait presque les yeux de son école lui darder l'échine. Sa très chère amie doit éprouver la même gêne, puisqu'elle lui demande s'il veut rentrer. La réponse lui paraît évidente. Mais pour le moment, ses envies doivent rester à l'écart. Ne compte que sa nouvelle mission.

« Eh bien, ce serait dommage de ne pas entendre un joli compliment de plus de la part d'un de nos profs, pas vrai ? J'aimerais bien entendre ça. », qu'il glisse dans un sourire mutin.

Ainsi, plus belle serait la chute.


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# Re: FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]Jeu 1 Fév - 15:54
« Tu ne te trouves pas gentil? » et dans mon ton de voix, il y avait bien un peu de surprise, mais pas de jugement; juste une grande curiosité. Parce que moi je me savais gentille, en quelques sortes, ou plutôt c’était un idéal auquel j’aspirais. Alors plutôt que de m’inquiéter sur le fait que tu sois gentil ou non (je finirai bien pas le voir de mes propres yeux, au fond, que je me disais), je me pose sur la question bien, bien plus importante à mes yeux d’enfants : « Mais est-ce que c’est quelque chose que tu veux être? Gentil, je veux dire » la tête qui penche d’un côté à un autre alors que je considère la chose, me voilà bien perpelexe. À crai dire, je ne savais des deux ce qui était le plus important, ni même si ta réponse m’important tant, au final. Parce que le loup qui dévore le lièvre a pour moi quelque chose de terriblement sinistres – que je me tiens au standard que tuer pour manger, c’est mal, mais que je n’applique pas ce même standard aux autres parce qu’il faut bien manger dans la vie pour vivre. Non; le loup n’est coupable d’aucun crime et, pendant un instant, je me demande si c’est dans ta nature de ne pas être très gentil.

Sûrement que si c’était ta nature, alors développer toute amitié pourrait porter vers le conflit, mais une partie très simpliste de mon cerveau se disait que si tu étais si méchant, alors sûrement qu’on ne t’aurais pas mis dans ce cursus du bien. Oui; mon monde à moi avait été si petit jusqu’à ce moment que je ne comprenais pas tout à fait les nuances de gris qui peuple ce monde. Pour autant, j’en convient que les nuances de gris doivent exister – et si tu l’es, nuance de gris, alors je me disais, tout bêtement, qu’il serait intéressant d’être ton ami.

Mais bien vite mon visage s’est fendu d’un sourire bienheureux, le même que porterait le niais alors qu’on lui subtilise son petit-déjeuner, d’ailleurs, et je joins mes mains ensemble dans de minuscules battements excités. Et puis tu t’es installé avec aise – moi je l’ai vu comme quoi tu te laissais la permission d’être détendu en ma présence. Ohlala! Quelle sotise, vraiment; mais à mes questionnements, tu finis par répondre d’une drôle de manière, et moi, innocence que j’étais, je répond simplement : « Je doute que ce soit des compliments qui nous attendent » une remarque qui serait moins bête si ce n’était du fait qu’il y avait une bonne tranche de sarcasme dans tes propos. Mais du sarcasme, tu auras bien des choses à m’apprendre avant que je ne perçoive vraiment le vrai du faux dans tes paroles. « Mais vaut sûrement mieux aller trouver leux remontrances que de se faire trouver par elles. Papa dit qu’une faute avouée est à demi pardonnée, après tout »

C’est sûrement plus vrai, ceci dit, pour les bêtises que je fais à la maison que pour celles faites à l’école. Et encore, ce serait encore plus vrai si ce n’était pas avec toi que j’avais été, n’est-ce pas? Mais ma résolution est telle… avais-tu vraiment le cœur de me contredire? Je me redresse d’un bond, me dépliant et laisse mes cheveux flotter un moment comme si la gravité n’en avait rien a`faire d’eux, avant qu’ils ne retombent mollement autour de moi. « Oh, d’ailleurs, avec tout ça, je me suis pas présentée » que j’observe- tendant la main vers toi pour attraper la tienne, comme pour m’assurer que tu ne file pas entre mes doigts dès que j’aurais le dos tourné. Oh; évidemment, tu devais savoir mon nom, ils l’ont appelés dans les lsites des présences pour les classes. Mais ça ne faisait pas de mal de l’officialiser, après tout. « Moi, c’est Noctilucent, comme les nuages. Mais j’aimerais bien que tu m’appelles Nocti, comme mon parent. Après tout, on est amis, ça me semble normal » et comme je parle on dirait que je tente de me convaincre – au fond c’était juste une envie que j’avais et peut-être n’avais-je pas réellement besoin de raison pour te le demander.

Nous avançons vers le bâtiment austère de l’école – prison pour les sept prochaines années, je ne savais pourquoi il était nécessaire que j’y aille, sinon que maman m’avait dit que c’était obligé. Pas le choix. Oh; juste ça, ça faisait bouillir mon sang. Mais la vérité c’est que je ne voulais pas faire d’ennui à papa, alors je reste sage en classe.

Généralement.

Mais elle comprendrait, je sais, la raison de mon école Buissonnière. Bon – les professeurs, eux, en auraient que faire, des nos motivations. Quelque part au haut de ses pignons, une cloche sonne – annonçant la fin d’un cours auquel nous n’avions pas assisté. Une longue heure s’était donc déjà écoulée; le temps passe vite quand on y fait pas attention (quand on a d’agréable compagnie). Dans les couloirs, les étudiants se déversent à nouveau pour passer d’une classe à l’autre et, du même coup, certains passent près de nous alors que nous nous faufilons enfin dans l’enceinte des murs de l’école.

Et moi – heureuse que je suis de m’être fait un ami (c’était étrangement plus simple, plus compliqué qu’il n’y paraissait), je ne remarque les murmures sur notre passage, ni les regards jetés dans ta direction. Moi, j’avance avec l’assurance de ceux qui savent où ils vont (vers les remontrances de notre professeur·e lésé·e) , ou en tout cas c’était ce que je faisais avant que l’on ne sa fasse accoster par un petit groupe d’étudiants un peu plus vieux que nous. « Hein, c’est ti pas mignon, ils se tiennent par la main » et on entrave nos chemin, ce qui est plutôt facile comme ils sont plus grands et plus larges que nous, dans un couloir pas si large. « Oh, pardon, j’aimerais passer » dis-je, un peu idiote. Parce que bah oui, on se tient la main, mais une petite partie de moi, celle qui apprenait à ressentir la honte, me fit lâcher ta main, quoique j’aie regretté le mouvement dès qu’il fût posé. Parce que de retirer ta main de la mienne, c’était d’admettre que ce n'était pas quelque chose qu’il fallait faire, quand bien même je ne savais pas pourquoi. Un reniflement méprisant s’ensuit, alors qu’on pointait mon ouvrage, mon œuvre; « Pfft, t’as vu, il porte une jupe » dit un autre et, encore une fois, je ne savais pas ce qu’il y avait de mal dans le fait de porter une jupe, mais mes doigts s’égarent sur les plis de la mienne. « Elle est ultra moche en plus, tu l’as trouvée dans les poubelles? »

Dans l’incompréhension la plus totale, je n’ose pas tourner le visage vers toi – parce que j’avais voulu te rendre heureux avec une jupe bien douce, mais que ce faisant, j’avais attiré le ridicule sur ta personne. Je ne comprenais pas pourquoi, comment, mais tout ce que je savais c’était que je n’aimais pas comment ça me faisait sentir. Comme si ma gorge était serrée et que je ne pouvais pas répondre, répliquer; et puis mes yeux me piquaient, aussi, et si ça ça n’était pas nécessairement nouveau (pleurer est tout normal après tout, on peut pleurer de tristesse ou de joie), je savais que je ne voulais pas pleurer devant eux, au minimum.

Et puis je me suis dit – qu’importe comment cela me fait sentir, tu étais mon ami et il était important que je ne laisse pas les gens te faire sentir mal. Inadéquat. Mais avant que je n’eut finit de serrer les poings et de prendre une grande inspiration pour leur dire ce que je pensais d’eux - il s’avérait que dans ce genre de situation, tu étais bien mieux équipé que moi pour répondre.
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# Re: FLASHBACK - Troublemaker [Aubain + Noctilucent]
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